Une journée ordinaire de Monsieur Kop          

                                          

 

 

 

 

Jacques inspectait le petit vélo. Ce n’est rien, la chaîne est coincée entre le dérailleur et l’axe de la roue.

 

-Rien d’intéressant à la télé, Gaby ? S’enquit Jacques.

_ Non, pas vraiment. Maman est rentrée, il n’y a pas longtemps et tout de suite elle s’est mise au lit.

_ D’accord, je vois, pendant que je répare le vélo, tu vas voir Rose à la cuisine.

_ Rose, donnez quelque chose à manger au petit, s’il vous plait.

 

Une clé de 13, une pince et un tournevis font l’affaire. La roue est desserrée d’un côté, voilà pourquoi  la chaîne s’est fait la malle. Jacques sortait de nouveau sa montre gousset, merde !, il est 6h40, je vais rater mon train de 7h25. Je vais me laver les mains. C’est bon, il est réparé, fiston !, clama-t-il à son petit protégé.

_ Merci beaucoup Jacques.

_ Rose, nous prenons le Pick-Up jusqu’à la gare, sinon je vais rater le train de 7h25.

_ Vous dites  « nous ! ».

_ Oui, tout le monde, Gaby, vous et moi, Il faut que vous rameniez le Pick-Up à la maison et comme on ne peut pas laisser ce pauvre garçon geler dehors par ce temps.

    Le monde de dehors semblait au pôle Nord, la cité des roses était figée par le gel, raide, glacée et immobile. Aucun arbre, aucune rue, rien n’y avait échappé, même le terrain de golf était couvert d’un manteau blanc immaculé. Les câbles téléphoniques, reliant un poteau à l’autre, suspendaient à l’intervalle aléatoire de longues stalactites transparentes.

_ Rose, sur le chemin de retour, voudriez-vous garder Gaby pour quelques heures, avant qu’on découvre un petit bonhomme de neige planté sur un vélo au milieu du jardin.

_ Certainement Monsieur. ----  Rose cherchait les mots pour continuer la conversation.

 

  

 

 

     

 

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