Je prenais la lettre et la lisais pour mes camarades:

 Je m’appelle Julia M & C, Je suis née le 12 Janvier cette année. C’est vrai, je n’ai pas beaucoup de chance. A peine vu le jour, je suis obligée de me séparer de mes parents. On pourrait dire que ma vie est déjà tracée. Mais je les pardonne de tout mon cœur, car ils sont encore trop jeunes, sans repère et sans avenir. Peut-être d’ici quelques années, quand ils seront adultes et responsables, ils feront toutes les démarches nécessaires pour me retrouver ; pour l’instant je n’ai que vous, madame, monsieur, pour m’offrir une vie décente, une deuxième chance. Je vous promets que je serai sage comme un ange, d’ailleurs maman a préparé tout ce qu’il faut pour aujourd’hui. Je vous en serai très reconnaissante. Aidez-moi à vivre s’il vous plaît.

_ C’est tout, Jacques ?

_ C’est tout, Maggy.

Comme je la connaissais fort bien, pauvre Maggy, c’est quelqu’un de très sensible, elle avait les larmes aux yeux, le cœur gros comme une pastèque.

_ Que comptez vous faire, Jacques ?

_ En tout cas, je ne sais pas encore, on verra tout à l’heure à la gare centrale, Maggy.

_ Je suis rassurée avec vous Jacques et je sais que vous trouverez toujours une solution, quelque soit l’ampleur du problème.

_ Avec tout ce vacarme, tu crois qu’elle dort encore, Maggy ?…. Regarde, si elle respire toujours, disait Ben.

_ Oui, elle respire toujours, je pense que sa maman lui a administré quelques gouttes de somnifères pour qu’elle ne pleure pas trop pendant son absence.

_ Et, ce n’est pas dangereux çà ? demandait François.

_ Non, je ne crois pas, la maman a dû bien dosé, elle n’aurait pas laissé une lettre avec autant d’informations et d’indices. Je suis certaine qu’elle a l’intention de retrouver la petite dans un avenir proche.

Je suis convaincue que c’est une gamine très futée.