Une journée ordinaire de Monsieur Kop          

                                                    

                                    

 

 

 

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     Je me dirigeais vers la voiture réservée aux fumeurs. « Après vous, Madame, Monsieur. ». Pourquoi fumeurs plutôt que non fumeurs, la préférence est simple et ce n’est pas non plus une incitation au tabac, mais juste une observation personnelle.

 Si vous êtes habitué à voyager en train, comme votre serviteur par exemple, vous comprenez que l’ambiance n’est pas tout à fait pareille. Prenons le cas des voitures réservées aux fumeurs, avant d’y entrer, vous entendez les éclats de rire. Les gens, blaguaient sur n’importe quoi, discutaient de n’importe quel sujet, en fait, de tout et de rien. Ils oubliaient qu’ils sont riches, pauvres, cadres, dirigeants, salariés ou ouvriers. Ce qui compte, c’est qu’ils s’épanouissaient, on dirait qu’ils prenaient la vie comme elle vient et non comme elle devrait être. Et ils avaient raison.

 J’avançais dans l’allée centrale, la voiture étant à trois quarts pleine, mes yeux scrutaient de gauche à droite, cherchant une place libre. Le train démarra soudainement avec une légère secousse à peine perceptible. Il glissa hors de la gare, puis les arbres défilèrent.  Une chinoise, à deux rangées derrière moi, appela quelqu’un de son téléphone portable. Une vieille dame de l’autre côté de l’allée, remplissait des grilles de mots croisés. 

 

 

 

 

 

     

 

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