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C’est noté ! Merci beaucoup, mes demoiselles. Il pivota sur ses
talons et parti sans se retourner, dans
la grande cuisine à l’autre bout de la salle. _
A ton avis, s’enquit Jane, s’agissait-il purement un crime passionnel ? _
Je ne saurai te dire ma poule. En effet, c’était déjà produit dans
les pluparts des cas connus. La
passion engendre le drame, comme on le voit chez les auteurs classiques,
murmura pensivement Mégane. Qu’elle demeure inassouvie ou qu’à force
de satiété elle devienne insupportable, elle peut conduire au meurtre. _
Admettons que c’était le cas et que le salopard n’avait pas été
identifié, et le meurtre avait gardé son mystère. Comment font-ils les
enquêteurs ? Soudain, Jane éprouva de la sympathie envers Lucie. _
Tout criminel abandonne des traces susceptibles d’être exploitées,
d’où l’importance des constatations initiales, expliqua Mégane. Une
enquête meurt quand il y en a plus de témoins. Et quand les témoins
meurent, il n’y en a plus d’enquête. Pour le moment, l’enquête est
en cours, et il est fort probable que les témoins furent encore vivants.
En tout cas, je l’espère, Jane. Mégane marqua une pause…
Effectivement, j’fais entièrement confiance au lieutenant Barnay, chargé
de l’enquête et ainsi que ses hommes. Il connaît la technique de
l’interrogatoire. Il est devenu aphasique, avec une obstination qui
crispe les nerfs des présumés coupables.
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