Le papillon des Mille-Etangs  

                                          

                                      

 

                                                                      

        

 

Un silence de mort régnait dans le tribunal. Marie fixait le juge, s’obligeait à ne rien voir d’autre, à noyer tout le reste dans un flou indistinct. Le juge lut le chef d’accusation et demanda au jury s’il était arrivé à un verdict. Bill Cramer se leva, étonnamment calme, et déclara d’une voix haute et claire :

_ Oui. Votre Honneur.

Il tendit au garde le formulaire officiel.

_ Monsieur le Président, quel verdict ont rendu les jurés ?

_ Coupable, sans préméditation. Votre honneur.

 Le juge s’éclaircit la gorge.

_ J’ai relu, le compte rendu disait le juge. J’ai consulté mes confrères… Enfin, j’ai passé en revue nos options avec Monsieur le Procureur et Maître Moor, reprit-il, et nous sommes parvenus à un accord.

Je suis convaincu qu’un nouveau procès ne servirait à rien, et représenterait un coût  inutile pour les contribuables de notre ville. Par conséquent, je déclare la condamnation par procuration Monsieur le Sénateur, le seul et unique fils héritier des Cross à verser une indemnisation d’un montant compensatoire de deux cent mille ECUS à la famille proche de la victime, ici, Mlle Marie Leclerc. Puis il jeta un regard interrogatoire, Maître Moor ?

L’avocat tourna légèrement la tête vers son client, ce dernier hocha positivement.

_ Nous consentons et approuvons la condamnation. Votre honneur.

Le juge posa les yeux sur Marie.

_ Mlle Marie Leclerc, la cour vous offre ses excuses et ses meilleurs vœux.

Marie avait du mal à comprendre les mots. Elle  sentit le procureur lui taper dans le dos et le féliciter.

_ Hé, la justice vous a rendu ! S’exclama-t-il.

 

 

 

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