Le papillon des Mille-Etangs  

                                          

                                      

 

                                                                      

      

Lucie contourna le côté gauche du cottage et passa par le jardin de derrière, et comme d’habitude la maudite porte en fer forgé couinait, ce qui faisait éclater de rire Marie.

_ J’en ai marre de cette maudite porte, grommela Lucie.

Elle faisait quelques pas en direction de la Grand-rue, soudain elle s’arrêta, réfléchit quelques seconde. Non, se dit-elle, je vais m’amuser avec mes amis, les papillons de la prairie du manoir, étant donné qu’ils étaient en vacance avec tonton et tata Eva.

Lucie décidait d’emprunter des chemins raccourcis à travers champs et bois, qu’elle connaissait le trajet parfaitement au bout des doigts et yeux fermés. Aucun souffle de vent, ni de faible brise, la nature semblait figée comme dans un tableau peint d’un été brûlant ; la seule chose vivante dans cet immense décors fictif, c’était les petits pas nonchalant de Lucie. Elle s’engageait dans le sentier qui sinuait vers l’ouest, en direction de la rivière et au-delà vers les prairies du manoir. A l’orée du bois, elle quitta ce chemin bien tracé pour s’engager sous les frondaisons, qui semblaient escalader la pente. En ces lieux peu fréquentés, les traces de passage étaient rares, cette partie boisée n’était l’objet d’aucune exploitation, et personne en principe ne s’y risquait. A la lisière des prés, Lucie aperçut, issue des toits, trois magnifiques cheminées du manoir quand  un frémissement de musique vint bercer ses oreilles.

_ Tient ! Ils ne sont pas partis tonton et tata s’exclama-t-elle, d’une moue dubitative.

 

 

 

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