Le papillon des Mille-Etangs  

                                          

                                      

 

                                                                      

      

Bobby ouvrit un des tiroirs de la commode, sortit un canif et l’ouvrit. Il s’approcha de Lucie et lui flanqua une série de coups au cœur. Le sang giclait si fort, tachant son visage, tout son corps et un peu partout aux alentours. Il lui ôta le bandeau. Tout nu, tremblant comme une feuille, il chialait comme un môme. Agenouillé sur le lit, il tentait de fermer les paupières de sa victime avec ses mains rouges de sang, mais en vain. Sitôt la pression de ses doigts lâchée, sitôt les yeux de celle-ci s’ouvrirent, et ce regard de terreur le pénétra jusqu’aux tréfonds de son âme. « Je suis désolé, je suis désolé, c’est un accident » murmurait-il.

_ Cricri ! Pourquoi ses yeux ne se ferment-ils pas ? Est-ce qu’elle est vraiment morte ?

_ Oui, Bobby. Elle est morte. Descends du lit et viens ! On va réfléchir.

Les deux garçons s’asseyaient côté à côte. Bobby n’arrêtait pas de pleurer, Cricri lui passa, le bras sur ses épaules. Tu sais, mon copain, comment nous allons procéder.

_ D’abord, il faut qu’on l’habille, ensuite l’enterrer à côté de l’étang, et quand ce sera fait, tu préviendras ton père.

_ Il va nous tuer à son tour, t’es fou Cricri !

_ T’as une solution ?

_ Non !

_ Alors grouille, va chercher ses habits dans le sèche-linge.

 

La sonnerie du portable retentit, Mégane s’était réveillée d’un coup, le cœur battant, les yeux grands ouverts.

 

 

 

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