Le papillon des Mille-Etangs  

                                          

                                      

 

                                                                      

      

   

Le conducteur attendait l’ouverture du portail durant quelques instants, mais celui-ci semblait rester fermé ; alors, il décida de descendre de sa limousine et composa le code digital du boîtier en débitant un chapelet de jurons : merde ! Putain ! Chier Bobby !

Le portail s’ouvrit lentement et il s’engouffra dans la villa et disparu derrière le bâti en un rien de temps.

_ C’est moi, Bobby ! s’écria Cricri en dirigeant vers la chambre de fantasme au fond du couloir.

La porte de celle-ci était restée ouverte. Le Glock 17 toujours dans sa main, Bobby se tint devant lui d’un air las, comme un vieil arbre ayant essuyé trop de tempêtes.

_ Ah ! Salut Cricri, t’as pu venir à mon secours, mon copain. Je suis au bout du rouleau.

_ À vrai dire, mon cher Bobby, tu ressembles à un vieux truc calamiteux qu’un chien affamé viendrait de déterrer, mais qu’il hésiterait à consommer.

_ Ha ! Ha ! Que c’est drôle, Cricri, toujours le mot pour rire.

_ Je suis là, maintenant, et c’est ce qui compte, dit Cricri.

Bobby leva les yeux vers lui avec une feinte nonchalance, mais en pointant le bout du canon contre sa tempe.

_ Je te demande de l’aide mon copain, car je n’ai pas la force d’appuyer sur cette fichue détente.

_ D’accord ! D’accord ! T’es pas pressé ? Pose ton arme sur la commode et viens t’asseoir avec moi. On va faire une petite causette avant, non ?

 

 

 

 -231-

 

                                                                          Accueil              Sommaire