Le papillon des Mille-Etangs  

                                          

                                      

 

                                                                      

        

     

Le sénateur jeta un regard à son avocat. Maître Moor hocha la tête.

_ Pas de souci, je ferai tout mon possible pour vous apporter de l’aide, dit-il.

 _ Bien ! Nous nous intéressons particulièrement à l’année 1985, il y a de cela vingt-trois ans, dit le lieutenant. A l’époque où Lucie Leclerc a été assassinée.

Tout éclat disparu soudain du regard du sénateur. Il s’éteignit, comme une bougie qu’on souffle.

_ J’essaierai de vous aider autant que faire se peut.

On n’en parle plus depuis longtemps, protesta-t-il. Cette histoire n’intéresse plus personne.

_ Elle nous intéresse au contraire, parce que des disparitions similaires se reproduisent jusqu’à nos jours, dit le lieutenant. Vous en avez peut-être entendu parler ?

_ Je lisais les presses écrites et écoutais les médias comme tout le monde, et je ne vois aucun rapport avec Lucie Leclerc.

_ En effet, mais il y a des coïncidences surprenantes.

 Nous soucions de savoir ce qui est effectivement arrivé à Lucie Leclerc.  Dites-moi, sénateur, vous souvenez-vous précisément de Lucie Leclerc ?

_ Bien sûr que oui. On a grandi ensemble durant toute notre tendre enfance.

_ Parlez-nous des circonstances de sa mort, je vous prie.

Surpris, il lui jeta un regard inexpressif.

_ Des quoi ? Je… Je ne vois pas ce que vous voulez dire, Lieutenant. De sa disparition plutôt, je présume… Un jour, elle s’était simplement volatilisée, et on ne savait pas pourquoi.

_ Ne vous êtes-vous pas interrogé sur la cause de sa disparition ? Je veux dire… Vous en avez sans doute parlé entre vous, à vos amis. Vos soupçons ont bien dû se porter sur telle ou telle personne…

 

 

 

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