Le sénateur
jeta un regard à son avocat. Maître Moor hocha la tête. _ Pas de
souci, je ferai tout mon possible pour vous apporter de l’aide, dit-il. Tout éclat
disparu soudain du regard du sénateur. Il s’éteignit, comme une bougie
qu’on souffle. _
J’essaierai de vous aider autant que faire se peut. On n’en
parle plus depuis longtemps, protesta-t-il. Cette histoire n’intéresse
plus personne. _ Elle nous
intéresse au contraire, parce que des disparitions similaires se
reproduisent jusqu’à nos jours, dit le lieutenant. Vous en avez peut-être
entendu parler ? _ Je lisais
les presses écrites et écoutais les médias comme tout le monde, et je
ne vois aucun rapport avec Lucie Leclerc. _ En effet,
mais il y a des coïncidences surprenantes. Nous
soucions de savoir ce qui est effectivement arrivé à Lucie Leclerc. Dites-moi,
sénateur, vous souvenez-vous précisément de Lucie Leclerc ? _ Bien sûr
que oui. On a grandi ensemble durant toute notre tendre enfance. _ Parlez-nous
des circonstances de sa mort, je vous prie. Surpris, il
lui jeta un regard inexpressif. _ Des quoi ?
Je… Je ne vois pas ce que vous voulez dire, Lieutenant. De sa
disparition plutôt, je présume… Un jour, elle s’était simplement
volatilisée, et on ne savait pas pourquoi. _ Ne vous êtes-vous
pas interrogé sur la cause de sa disparition ? Je veux dire… Vous
en avez sans doute parlé entre vous, à vos amis. Vos soupçons ont bien
dû se porter sur telle ou telle personne… |