Le papillon des Mille-Etangs  

                                          

                                      

 

                                                                      

        

 

 Le procureur et le lieutenant traversèrent le bâtiment, avant de sortir sur les marches du perron, où attendaient les journalistes.

Dès qu’ils apparurent, ces derniers fondirent sur eux comme un essaim de mouches. Les voix fusaient de toutes parts, chacun essayant de pousser son micro sous le nez du procureur.

_ Monsieur le procureur… Monsieur le procureur … Que ressentez-vous ? Le verdict est-il à la hauteur du crime ? Dans quelle condition, la victime était-elle assassinée ? Monsieur le procureur, saviez-vous que le couple Cross avait tué cette femme ? Que pensez-vous du montant compensatoire?

_ Le procureur leva la main et prononça quelques mots d’apaisement. Il faisait froid, et le vent soulevait des feuilles mortes tout autour d’eux.

_ Le lieutenant Kévin Barnay va faire une déclaration. Après quoi, nous vous serions reconnaissants de nous laisser tranquille.

Il se tourna vers le lieutenant, lui laissant la parole.

Le lieutenant considéra la scène : les caméras vidéo en équilibre sur des épaules, les camionnettes de télévision garées devant le palais de justice, les journalistes qui attendaient, suspendus à ses lèvres.

_ Je vous remercie pour votre attention, commença-t-il. À l’heure qu’il est, je peux seulement vous dire que je suis vraiment heureux que la vérité ait éclaté, et heureux que justice soit faite. Mais dans l’esprit du lieutenant, il pensait que c’était trop facile. Une affaire aussi compliquée a toujours une simplicité apparente. Les preuves sont à la pelle, il  suffirait de baisser et les ramasser. Il avait la conviction que ce ne sera pas encore fini. Cette affaire a été rondement menée par les vrais coupables.

 

 

 

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