9L’effort
qu’elle devait fournir lui faisait souvent perdre conscience du temps.
Ce fût encore une nuit de plus où Jenny dormit sur ce vieux canapé de
l’Institut Benjamin Gate. Tôt ce matin, très tôt, assise sur le
rebord du canapé, Jenny se sentit seule, très seule. Elle rêvait les
yeux grands ouverts, elle rêvait à des moments inoubliables passer avec
son Max bien aimé, son adorable Max. Parfois en dévisageant Bernard, son
nouveau copain, elle croyait voir Max et se posa son éternelle question :
« comment satisfaire la vie, si la vie ne nous satisfait pas ?
Je n’ai toujours pas trouvé la paix sur cette terre hostile ». Elle
se leva du canapé et s’approcha de la baie vitrée du troisième étage,
regarda dormir paisiblement la ville à 5h du mat. Puis au bout de
quelques minutes, elle retourna s’allonger sur le canapé, les yeux
fixant les ombres dansantes projetées de temps à autres par les phares
des automobilistes lève-tôt ou des nocturnes, complètement lessivés
par une nuit de labeur.
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