Le papillon des Mille-Etangs  

                                          

                                      

 

          

  

_ Ne soyez pas désolé, dit Marie. Merci beaucoup de votre compassion. Le plus difficile, c’était de ne pas savoir.

Jenny sortit de sa poche un petit boitier de bijoux et lui donna.

_ Ceci vous revient, dit Jenny. Je regrette de ne pouvoir trouver la chaînette.

Marie ouvrait le boitier, prit le pendentif et le serra contre son cœur.

_ Ne vous donnez pas la peine. Il n’y avait pas de chaînette, juste un lacet de tennis en guise de chaîne. C’était la tendance des jeunes à l’époque. Elle resta un moment en silence et attendit que son rythme cardiaque s’apaisât ; que les vertiges et la nausée qui le secouaient, le lâchèrent enfin ; que ses nerfs se détendirent. Elle se leva et s’avança derrière la grande fenêtre donnant sur la cour arrière de la bâtisse. Jenny le faisait autant et se plaça à côté d’elle. Marie écarta lentement le rideau et contempla pensivement les rosiers buissons aux fleurs enivrant de parfum et les massifs ornés le long de sa haie.

_ Vous voyez, cette petite porte en fer forgé ? Marie la montrait à Jenny. Lucie la maudissait, elle poussa un interminable chapelet de jurons et lui traita de tous les noms d’oiseaux. Parfois même, elle lui donna des coups de pied par excès de rage.

_ Pourquoi, avait-elle manifestée toutes ses colères ? S’enquit Jenny.

_ Parce que, à chaque fois, Lucie rentrait tard, après  une soirée avec ses amis,  Sa marotte était d’emprunter cette petite porte afin de n’éveiller les parents. Et à chaque fois la porte couinait. Un jour, je l’avais surpris, en rentrant des cours, elle avait tenté de graisser les charnières, mais comme elle n’était pas bricoleuse pour deux sous.

 

 

 

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